On a déjà tous entendu que « les jeunes ne veulent plus travailler » ou « les jeunes sont irrespectueux envers les managers ». C’est une impression générale qui persiste : la génération Z a un problème avec le travail.
Selon une enquête de l’Ipsos :
– 57% des dirigeants d’entreprise estiment que les jeunes de la génération Z sont moins investis au travail,
– 72% les trouvent moins fidèles à l’entreprise
– 53% moins respectueux de la hiérarchie par rapport à leurs aînés.
Il est évident qu’il y a un réel fossé générationnel. Mais, est-ce vraiment que les jeunes ne veulent plus travailler, ou ont-ils simplement une manière différente d’aborder le travail ?
“LES JEUNES NE VEULENT PLUS TRAVAILLER” : VRAI OU FAUX ?
Contrairement aux idées reçues, non, les jeunes de la génération z ne rejettent pas le travail.
Selon une étude de l’Ifop :
- 84 % des 18-28 ans déclarent avoir le goût du travail,
- 85 % estiment que la réussite professionnelle est essentielle.
- 76 % considèrent le travail comme un élément important de leur vie,
- mais seulement 24 % y trouvent une source d’épanouissement.
Les jeunes accumulent des expériences dès leur entrée dans le monde professionnel, en plus de celles acquises durant leurs parcours universitaires (stages, alternances ou jobs étudiants). Cepandant, ils sont encore trop souvent vus comme des “moins que rien” par certaines entreprises.
Leur manque d’ancienneté est trop souvent confondu avec un manque de compétences, alors même qu’ils montrent une grande capacité d’adaptation.
Face à ces préjugés, il est important de revaloriser ces parcours. La GEN Z n’est pas une génération qui ne veut pas travailler, mais une génération qui refuse de sacrifier sa vie pour un modèle de travail standard.

LA GÉNÉRATION Z : UNE NOUVELLE VISION DU TRAVAIL
Le rapport au travail de la génération Z rompt avec celui de ses aînés.
Ils ont grandi en voyant leurs parents jongler avec des horaires à rallonge et une implication totale dans leur entreprise. Par conséquent, les « Zoomers » refusent de reproduire ce schéma. Les anciennes générations voyaient le travail comme une nécéssité financière et gage de stabilité. Mais la génération Z cherche avant tout un équilibre entre épanouissement personnel et professionnel.
De plus, au lieu de s’inscrire dans une carrière linéaire au sein d’une seule entreprise, les jeunes privilégient le « mode projet ». L’essor du freelance, du télétravail et des contrats courts prouvent une volonté de flexibilité et d’indépendance. La sécurité de l’emploi n’est plus une priorité. Ce qui importe, c’est la diversité des expériences et la possibilité d’adapter son rythme à ses besoins.
La notion de réussite professionnelle se redéfinit également. Pour la GEN Z, elle ne se mesure plus à l’ascension hiérarchique ou aux avantages matériels. Mais plutôt à la liberté de choisir un emploi aligné avec ses valeurs.

L’ATTRAIT DU FREELANCE ET DE L’ENTREPRENARIAT
La GEN Z montre une motivation de plus en plus importante pour le freelance et l’entreprenariat. Elle est engendrée par le besoin de flexibilité, d’indépendance et de liberté dans le monde professionnel.
Selon une étude de Fiverr, 72 % de la génération Z envisage de travailler en tant que freelances.
Les jeunes commencent souvent à se lancer en freelance dès l’âge de 18 ans, pendant ou peu après leurs études. Beaucoup, motivés par la possibilité de combiner études et travail.
En ce qui concerne l’entreprenariat :
– 76 % des membres de la génération Z aspirent à être leur propre patron,
– contre 57 % des milléniaux,
– 36 % de la génération X,
– 25 % des baby-boomers.
Les jeunes cherchent à travailler sur des projets qui ont du sens. Ils sont souvent lié à des enjeux environnementaux ou sociaux, et reflètent leurs passions. Des aspects qu’ils ne retrouvent pas toujours en entreprise.
LES ATTENTES DE LA GEN Z AU TRAVAIL
LE TÉLÉTRAVAIL : UNE NORME, PAS UN PRIVILÈGE
Le télétravail, pour la génération Z, est perçu non plus comme un privilège, mais comme une nouvelle norme. Il leur permet de mieux :
– concilier leur vie pro et perso,
– d’éviter le stress des trajets,
– de travailler dans un cadre plus confortable.
Selon une étude de Buffer, 32% des travailleurs de la génération Z affirment que la possibilité de télétravailler est leur priorité numéro 1 lorsqu’ils recherchent un emploi.
Il ne s’agit plus d’une exception accordée par certaines entreprises, mais d’une attente claire.
BRISER LE TABOU DES HORAIRES : 17h cE N’EST pas 17h30
Le respect des horaires n’est aujourd’hui plus une question de faire bonne impression ou de plaire à son employeur. Si le contrat stipule que l’heure de fin est 17h, il est normal pour les jeunes de partir à 17h, sans attendre 17h30. Contrairement aux générations précédentes, qui pouvaient prolonger leurs journées pour montrer leur engagement ou leur disponibilité. Pour eux, leur engagement se mesure à la qualité de leur travail et non au nombre d’heures passées au bureau.
De plus, la GEN Z remet en question la rigidité du modèle traditionnel de 9h-17h. Elle valorise avant tout la flexibilité et la productivité, et non le respect aveugle d’un emploi du temps imposé.
Leur philosophie ? Le travail n’est pas une question d’heure, mais de résultat.
L’idée est de pouvoir adapter ses horaires en fonction des pics de productivité, de ses responsabilités personnelles, ou tout simplement de ses envies.
UN ÉQUILIBRE VIE PRO/VIE PERSO
Pour la GEN Z, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle va au-delà de la simple gestion du temps. Il s’agit d’une véritable volonté de s’éloigner de la cadre traditionnel “métro, boulot, dodo”. Cette génération ne souhaite pas se retrouver prisonnière d’un cycle répétitif et monotone, où le travail devient la seule priorité.
Une étude de Slack révèle que 67 % de la génération Z considèrent que l’équilibre entre vie pro et perso est essentiel pour leur épanouissement.
Ils rejettent l’idée d’un travail exclusif. Ils veulent pouvoir vivre pleinement leur quotidien sans sacrifier leur bien être personnel. Le travail, pour eux, doit être une partie d’un tout harmonieux.
LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL
Jusqu’ici, les générations pouvaient accepter des environnements hiérarchiques stricts et souvent impersonnels. Mais les jeunes d’aujourd’hui cherchent un cadre plus humain et respectueux. Ils ne souhaitent pas se retrouver sous la direction d’un manager irrespectueux ou autoritaire. Mais plutôt un leader qui favorise la collaboration et le respect mutuel.
Ils aspirent à des relations professionnelles basées sur l’écoute. Dans lesquelles chacun peut exprimer ses idées et se sentir valorisé.
Une hiérarchie verticale trop marquée ne les satisfait pas. Ils préfèrent un environnement où le respect est réciproque. Dans lequel chaque voix compte. Mais surtout où les décisions sont prises de manière transparente et inclusive.
Une étude de Mazars le prouve en révélant que 1 jeune sur 4 de la génération Z souhaite être considéré d’égal à égal par sa hiérarchie. Cela met en avant leur désir d’un environnement de travail plus horizontal et collaboratif.
La génération Z est en train de redéfinir les codes du travail. Loin de suivre aveuglément les modèles traditionnels, le travail n’est, pour eux, pas une fin en soi. C’est plutôt une partie d’un tout. Ils sont déterminés à ne pas sacrifier leur bien-être pour des attentes dépassées. Cette vision du travail invite à repenser les pratiques professionnelles pour mieux répondre aux aspirations des jeunes talents.